André Carrat
 

Il est vrai que sans le guidage d’un silo à fourrage de taille imposante, la ferme de La Louvière du réputé engraisseur genevois n’est pas facile à dénicher, installée qu’elle est au fin fond de la campagne genevoise, entre le village de Presinge et la frontière française. C’est ici qu’il est né, André Carrat, il y a de cela quarante ans, qu’il a grandi et qu’il déploie ses talents.

Ce sont les deux André qui ont déniché et importé en Suisse la Parthenaise.

Aimant les animaux et doué d’un sens aigu pour reconnaître et apprécier la qualité bouchère d’une bête, André Carrat devient rapidement un vrai spécialiste de l’engraissement des bovins. Mais pour cela, deux partenaires sont indispensables. L’un est situé en amont de la chaîne, le fournisseur des veaux, et l’autre, tout aussi nécessaire, celui, à l’autre bout, qui achète les bêtes engraissées. Le premier nommé s’appelle Philippe Humbert et il est commerçant en bétail à Burtigny. Il sait où trouver de bons sujets croisés de races à viande telles que la Limousine, la Blonde d’Aquitaine, l’Aubrac ou encore la Piémontaise, voire d’autres. Mais il ne suffit pas de savoir engraisser les animaux et en cette matière André Carrat est devenu maître; il faut un acheteur, un boucher. Un homme qui sait jauger une bête sur pied, en payer le juste prix à l’éleveur, puis mettre en valeur le mieux possible les différentes parties de l’animal abattu. Cet homme est André Vidonne, de Carouge. Sa grande réputation de boucher-charcutier-traiteur n’est pas usurpée et il fournit en produits carnés la plupart des grands restaurants de la place. Et ce sont les deux André réunis qui ont déniché et importé en Suisse la Parthenaise, une race à viande originaire des Deux-Sèvres, département situé dans l’ouest français. Aux dires des deux protagonistes, les qualités bouchères de cette race sont véritablement exceptionnelles: une carrure trapue et musclée, une viande au grain fin, peu grasse et très goûteuse. Une vraie découverte.

Agri, Hebdomadaire professionnel agricole de la Suisse romande
Willy Streckeisen
Parution semaine 31, 2010